HOMMAGES ET TÉMOIGNAGES
De ses amis et proches
FOUA’A TOULA’A, pendant une bonne période de ta vie, nous formions autour de toi, une équipe de trois Claude : HAPPI Claude, DJUIMO Claude, KEMAYOU Claude.
Que d’histoires nous nous sommes racontées ensemble !
Que d’expériences nous avons vécues !
Que de beaux projets nous nourrissions pour notre village, pour notre pays !
Les deux premiers t’ont devancé.
La vie est une course de relais où chacun fait sa course et passe le témoin.
Ta course a été exceptionnellement bénie FOUA’A TOULA’A et couronnée de merveilleuses fleurs de succès et de bonheur.
Comme dans nos traditions, les morts ne sont pas morts, va Patriarche, pour un repos mérité et veille sur ta famille.
Avec toute ma compassion…..
Sénateur Claude Kemayou
Sénateur Claude Kemayou
« PAPA! FUA TOULA! O JUO! Mon ami! Dois-je vraiment croire et accepter que tu sois parti ? Toi qui malgré tes 95 bougies était le plus jeune et le plus moderne d’entre nous! Je n’avais aucun doute sur la profondeur de nos relations, de l’amitié dont tu m’honorais. A deux et même souvent en famille, on s’amusait comme deux gamins, riant comme il n’était pas autorisé, toi moqueur, moi amortissant tes taquineries, mais, que dans les comas, tu m’aies demandé comme tu l’as fait ce jour là m’a fait rêver, rêver d’être de ceux qui t’auront ramené à la vie. Immédiatement après, j’ai mis les deux genoux au sol et j’ai prié, j’ai beaucoup prié, convaincu que le SEIGNEUR en décidera autrement. Hélas 6 heures plus tard, Neco’o m’appela pour me demander de me plier à la volonté du TOUT PUISSANT. Ainsi est parti le Bâtisseur. Mais en réalité partiras-tu vraiment de nos cœurs ? Impossible ! Jamais !»
Me Dieudonné Happi
Me Dieudonné Happi
Patriarche, Président de la Tontine Évoluée,
Monsieur Le Maire, Papa, Grand Papa,
Je ne pourrais certainement pas citer tous tes titres tellement tu en avais.
FO’O TOULA, notre modèle, notre boussole, TU nous as inspiré, coaché, enseigné.
Que de conversations interminables autour de la réunion du 10 que personne ne voulait manquer, pour rien au monde, car moment privilégié où nous pouvions, en toute intimité et confiance, côtoyer un MONUMENT de ton acabit.
Olivier, de regrettée mémoire, Sévérin et moi-même, étions pendus à TES lèvres pour appréhender, disséquer, analyser et comprendre chacune de TES phrases Ô combien instructives.
Je me souviens encore, comme si c'était hier, TOI, nous recommandant vivement, je TE cite : "Envoyez les enfants en Chine !" et nous, comme d'habitude, nous interrogeant : "Pourquoi faire ?".
TOI, FO’O TOULA, TU avais vu, comme toujours, avant les autres qui ne voient qu’un long temps plus tard. Et TU nous disais toujours : " Mes enfants, si j’avais 20 ans de moins… "
Mais, FO’O TOULA, je TE rassure qu’il nous faudra au moins ces 20 ans pour décrypter toutes TES paroles et TES actes.
Alors, GRAND PAPA, NZIN TCHOU MEBWOW…VAS EN PAIX.
Ngantie, ta fille Chantal Lewat
Ngantie, sa fille Chantal Lewat
MaFeu, Sa’aa, comme tu m’appelais affectueusement Grand-Papa, je ne l’entendrai plus car tu es allé au pays de la vie, là où les fleurs plus jamais ne fanent. Mon quotidien ne sera plus jamais pareil. Tu m’as enseigné la sagesse, l’amour du prochain et du travail. Pour cela, je te suis infiniment reconnaissante. Le bonheur dans ma vie, tu l’as semé. Tes blagues, ta bonne humeur et plus précisément le mot « cuon », qui était un signe de rétablissement pour moi vont dorénavant me manquer. Prendre soin de toi était ma priorité, te voir sourire et en bonne santé ma plus grande richesse. Cette date du 23 août restera à jamais mémorable car elle marque ton départ au pays de la vie et l’anniversaire de la naissance de ma fille. Il n’y a pas de mort, il n’y a que des métamorphoses.
Je t’aime d’un amour éternel Grand Pa.
ta fille adoptive Sorelle
Da fille adoptive Sorelle
A papa KADJI mon mentor,
Je te dis merci, mille mercis pour tout ce que tu as fait pour moi et mon parcours politique. Beaucoup se demandent comment cela a commencé pour que tu m’estimes tant. Si je révèle ici combien tu as dépensé pour moi, ceux qui disaient que tu étais trop dur en argent, me traiteraient de menteur. Si j’ai pu braver certaines difficultés jusqu’ici, c’est grâce à tes conseils, tes encouragements et ta bénédiction. J’ai eu cette chance que le Seigneur te mette sur ma route. Papa, tu as su tenir tête envers et contre tout. Ton esprit vivra à jamais en moi et chacune de mes actions futures sera empreinte de ta marque. Nous n’avons pas pu prendre le dernier repas comme tu l’as voulu. Mes frères et sœurs, maman Marie et moi, le prendrons pour te célébrer. Au ciel où tu es désormais, reposes en paix.
ton fils Albert Dzongang
Son fils Albert Dzongang
FU’A TOULA te voilà sur le chemin de ton entrée triomphale dans la demeure infinie. Cette entrée magistrale t’amène au père céleste parce que tes œuvres parlent pour toi. Il y a plus de trente ans, tu m’as adopté comme fils, m’appelant quelques fois « mon conseiller». Je suis donc la voix, je dirais une des voix de ces enfants à qui tu as inculqué le sens du travail en les prenant sous ta coupe pour leur montrer simplement le chemin de la vie. Tu me racontais toujours ton histoire pour me faire comprendre que naître pauvre ne dépend pas de soi. Mais le demeurer dépend de soi. Aucune de tes fenêtres n’est un secret pour moi : c’est dire combien tu m’aimais et que tu m’aimes. Tes jours de bonne humeur j’étais Weeebè Soh, titre que tu n’hésitais à me contester chaque fois que tu voulais me taquiner avec ton rire qui nous manque déjà. Lorsque nous nous trompions sur une analyse politique, « Intelectuè, Intelectuè haha », riais-tu.
Tchounkeu comme tu m’appelais est fier de ton œuvre, moi l’enfant de la plèbe qui s’est retrouvé grâce à toi sur la lumière, grâce à l’amour que tu m’as témoigné et que me témoigne la famille. Comme le Moabi, cet arbre mythique et mystique de nos forêts, tout était parfait et tout reste parfait en toi car même tombé tu demeures, parce que tes fruits qui sont source de vie et sont la vie, prolongeront, j’en ai la conviction, ta moisson de l’espoir et de l’espérance.
Entre donc dans la félicité, prince des lumières.
Weeebè Soh
Séverin Tchounkeu
Séverin Tchounkeu
Le couronnement d'une vie
C’est l’histoire d’une très longue amitié qui naquit dès l’enfance, bien avant que le Cameroun ne soit le pays indépendant que vous connaissez. Prenant sa source aux confins des montagnes verdoyantes de Bana, notre amitié se prolongea toute nos vies en épousant l’histoire de notre pays : moi plutôt « intello » et m’orientant vers des études médicales, toi plutôt « pragmatique » mettant tout ton talent et ta fougue dans le commerce.
Chacun sait ce que l’avenir a réservé à chacun de nos parcours respectifs avec comme leitmotiv la grandeur de Bana. Les trois chalets bâtis il y a plus de cinquante ans et faisant face au quartier Poumbo, symbolisent à suffisance le triptyque gagnant de Bana du temps de sa splendeur dont les propriétaires n’étaient autres que Paul MONTHE, Joseph KADJI DEFOSSO et Jean Claude HAPPI.
Que de sentiments mêlés de cette tumultueuse amitiés, jalonnée de tant de souvenirs :
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Lorsque j’étais Ministre de la Santé, combien de fois tu m’as rappelé que la fonction publique n’était pas une fin en soi et qu’il fallait penser à investir ?
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Lorsque je suis parti du Gouvernement en 1971 qui m’a accueilli à Douala à bras ouverts, à qui j’ai confié mes trois enfants pour achever leur scolarité à Yaoundé ?
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Combien d’importantes réalisations j’ai pu achever grâce à ton soutien constant ?
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Combien de fois j’ai dû calmer ton tempérament fougueux par des conseils avisés ?
Bien sûr comme toujours, l’amitié, la vraie, se nourrit d’incompréhensions, parfois de malentendus, souvent accompagnés de la même passion que celle qui lie deux êtres qui s’apprécient et se respectent. Mais ce n’est que reculer pour mieux sauter et réaliser à quel point au fond nos différences nous rapprochent.
Fua Toula, cher frère et ami, au moment où tu entames le chemin sur lequel je t’ai précédé, je suis heureux de pouvoir t’accueillir à bras ouvert et j’espère de tout cœur que notre progéniture saura préserver la quintessence de cette amitié que nous avons bâtie depuis plus d’un demi-siècle.
Soit le bienvenu.
Témoignage posthume de Zaa Pokam à l'endroit de Fu'a Toula
Témoignage posthume de Zaa Pokam à l'endroit de Fu'a Toula
Monsieur Kadji !
Tu es l’une des personnes qui m’ont sans cesse fasciné. Tu savais composer intelligence et simplicité, perspicacité et enthousiasme, affaires et amabilité. Oui, tu m’as inspiré tout au long de ma vie. Plus qu’une ondée pure qui rafraichit, tu étais la source inaltérable dont on s’abreuve, une source inspiratrice pour de nombreuses personnes, tant de ta génération que des suivantes. Une dynamique du progrès. Un exemple de probité.
Une force invincible de travail. Une élégance dans le business et dans la vie. Une créativité intarissable et sans cesse novatrice. Un leadership naturel et incontesté jusqu’au bout. L’homme, le père, le frère, l’ami, ouvert, attentif et offert. Je te rends hommage pour toute l’œuvre de ta vie. Pour les entreprises qui te sont notoirement attribuées, mais aussi pour tant d’autres que tu as subtilement et discrètement stimulées, inspirées ou soutenues. Ton amitié me demeurera un cadeau que je conserve jalousement dans l’écrin de mon cœur jusqu'au jour où nous nous reverrons là-bas. Bon voyage.
Jean Samuel Noutchogouin
Jean Samuel Noutchogouin
Dans le récit initiatique, voire la légende de Victor Fotso, Kadji Defosso avait une place essentielle et entièrement à part : il était le modèle, celui qui, arrivé le premier au sommet, a inspiré et donné à ceux qui le regardaient d’en bas des besoins d’élévation et de nobles et grandes ambitions. En effet, lorsque mon père se raconte, il parle toujours de son ainé Kadji avec reconnaissance et chaleur en admettant volontiers qu’il a montré la voie à toute sa génération puisque sa réussite flamboyante leur a fait croire, en pleine colonisation, que l’impossible, partir de rien pour devenir quelqu’un, un commerçant, un homme d’affaires et un capitaine d’industrie, était possible en l’imitant, en forçant le destin et en refusant l’échec pour grimper. Il est très difficile de gagner et de conserver l’admiration et le respect de mon père. Cependant, Kadji Defosso était une des rares personnes qui les avaient obtenues dès leur première rencontre sans jamais la perdre. Mon père n’a pas pu jamais oublier que cet aîné avait permis à son chemin de Hiala de mener à des hauteurs inespérées en le faisant entrer avec lui dans l’histoire. La mort de Kadji Defosso est donc une perte inestimable non seulement pour sa famille, son village, sa région, son pays et son continent mais aussi pour Victor Fotso. Elle le prive d’une partie capitale de son passé, de sa vie. Son unique consolation est qu’encore une fois, même en n’étant plus des nôtres, Kadji Defosso donne l’exemple : il prouve qu’il est possible de mourir aussi grandement qu’on a vécu et rappelle que même si le passé et ses géants passent, les actions tels les écrits ne mentent par et restent.